x x Galope x x

, murmura Elowe à son cheval en se penchant sur son encolure.
Elle serra les talons et le cheval bai partit au trot en arquant l'encolure. La jeune femme était droite, les talons bas et son assiette accompagnant souplement les mouvements de sa monture. Elle recula légèrement l'un de ses pieds et Cadoc partit au petit galop.

Au loin, le cheval et la jeune fille n'étaient qu'une tache sombre dans le paysage.
Le soleil se levait à peine, baignant les alentours d'une douce lueur dorée. L'air frais faisait voler les cheveux bruns d'Elowe, la crinière de son cheval au vent.

La jeune femme talonna son cheval et celui-ci accéléra encore tandis qu'elle se méttait en équilibre. Elle racourcis ses rênes, posant ses mains sur l'encolure de son cheval, l'accompagnant dans son mouvement.
Le martelement des sabots de Cadoc emplissait les oreilles de la jeune femme. Grisée par la vitesse, Elowe galopa un long moment avant de se redresser et ralentir, passant à un trot régulier.

Elowe redressa la tête, rejettant ses longs cheveux bruns dans son dos. Elle flatta l'encolure de Cadoc avant d'entendre quelqu'un l'appeller.

Une silhouette noire se détacha des collines infinies. Silhouette traversant les plaines dans un galop souple et léger.
Cheval et son cavalier.

Le cavalier n'était autre qu'Aragorn, le Roi du Gondor. Mais encore une fois, lorsqu'il n'avait pas de problèmes urgents à régler, il partait vagabonder sur les terres alentours, reprenant son rôle de rôdeur. C'est en passant inaperçu que l'on apprend le plus de choses.
Il portait donc son éternelle tunique de rôdeur, noire et sale. Des bottes usées par les nombreux voyages. Cependant, cette fois-ci, son capuchon ne recouvrait pas son visage.
Et comme toujours, il avait accroché à sa ceinture sa dague elfique, en bandouillère était accroché son arc, et bien entendu, il avait Andùril, la Flamme de l'Ouest, recouverte dans son prestigieux fourreau donné par les Elfes.

L'étalon, Arod, ralentit l'allure et Grands-Pas aperçut un autre duo, pas très loin de sa position. Il hésita quelques secondes, puis se décida d'aller la rejoindre.
Elle l'avait sans doute vu, et se méfierait de lui si il partait comme un voleur !

Aragorn tapota l'encolure de son cheval Bai Brun et lui dit quelques mots en elfique :

- Norolim, mellon Arod ! -

Le cheval poussa un hénissement et allongea ses foulées sans même que le rôdeur n'ait eu besoin de serrer ses flancs. En quelques secondes, ils se trouvèrent au côté de la cavalière.
Une jeune femme aux longs cheveux bruns.
Son cheval était majestueux, un cheval des Terres du Rohan, sans aucun doute.

Aragorn excerca une légère pression sur les rennes d'Arod, et celui-ci s'arrêta souplement.
Le Dùnedain inclina légèrement la tête devant la jeune femme.

- Mademoiselle, bonjour. -

Elowe trotté enlevée depuis quelques minutes quand elle aperçut une personne à cheval, à une centaine de mètres d’elle. Elle se redressa et serrant ses doigts autours de ses rênes pour stopper Cadoc et l’observa s’approcher.
Il était habillé en bottes usées et d’une tunique noire un peu sale par divers voyages. Elowe n’était pas habiller si différemment de lui : elle avait une tunique ressemblant à un corsé beige et blanc aux manches courtes et des bottes montantes en cuir retournée* brunes.
Cadoc leva la tête, les naseaux dilaté et souffla nerveusement en piaffant. Elowe compris sa réaction en avisant son épée elfique. Longtemps, Cadoc n’avait connu que celle du maître de la jeune femme. Il devait se sentir indécis, puisqu’il n’en avait pas connu d’autres. Les armes elfique avaient toujours développé une sorte d’aura que les animaux percevaient.

, dit l’homme en s’arrêtant face à elle.

Elowe prit le temps de le détailler. Grand, brun, il devait voyager depuis plusieurs jours à son aspect. Ne sachant ce qu’il voulait, elle opta pour la prudence et la discrétion. Elle referma ses doigts sur le pommeau de son épée à sa droite pour se rassurer et se redressa dans sa selle.

demanda t-elle d’un ton neutre mais courtois.

* Je crois que sa se dit comme ça, pour le cuir mais pas le cuir bien lisse, celui un peu « râpeux », on va dire ^_^.

Aragorn passa la main dans la crinière noire de son cheval qui piaffa en observant son homologue, tandis qu'il dévisageait attentivement la jeune femme de son regard bleu, gris.

Elle avait le physique d'une dame du Rohan. Sa tenue sale montrait qu'elle était soit une fermière, soit une voyageuse. Grands-Pas choisit cette deuxième option, c'était ce qui lui correspondait le mieux. Sa tunique était clairement une tunique utile pour voyager, non pour cultiver des terres !

Elle ne paraissait pas aggressive au premier coup d'oeil, mais le geste qu'elle fit ne passa pas inaperçu aux yeux d'Aragorn. Elle avait une épée. Donc elle devait savoir s'en servir. Serait-elle une des Cavalières du Rohan ? Eomer, tout comme lui, avait decidé d'accepter dorénavant quelques femmes dans l'armée.
Ou peut-être était-elle seulement une femme prudente et méfiante...

Dans tous les cas, Aragorn avait appris à ne pas sous-estimer ses congénères au sexe opposé. Ce fut pourquoi, dans un réflexe, il posa à son tour la main sur le pommeau d'Andùril, caché par un pan de sa tunique noire.
Il ne montra cependant aucun signe extérieur d'agressivité, et continua de montrer de la courtoisie et du respect.
Il y eut cependant quelques secondes de blanc le temps qu'il réflechisse. Il avait tellement de noms qu'il s'y perdait ! Hors de question de dire Aragorn ou Elessar de suite, il voulait être encore un peu dans l'anonymat et ne pas attirer les foules. Thorongil ? Il aurait voulu, seulement il se trouvait au Rohan, contrée qu'il avait servi sous ce nom il y a bien longtemps, sous les ordres de Thengel.
L'autre nom qui fusa dans son esprit fut celui des rôdeurs. Et ce fut celui-là qu'il décida de donner :

- Je suis un rôdeur venant du Nord. On me nomme Grands-Pas. -

Ainsi, ce n'était pas un mensonge. Car au-delà de sa royauté, il restait le chef des Dùnedains du Nord ! Par conséquent, il était toujours le rôdeur Grands-Pas.
Il lui retourna ensuie la question :

- Et vous, gente dame ? -

Elowe plissa ses yeux pers* sans le quitter du regard. Ainsi il se nommer Grand-Pas… Ou en tout cas, c’est ce qu’il disait. Mais était-ce la vérité ? Elowe n’y croyait pas. Peut-être juste une partie. Ce Grand-Pas lui cacher des choses dés sa deuxième phrases. « C’est le savoir qui te rend puissant et dangereux », avait dit son maître Cadoc un jour. Cet homme avait des choses à cacher, c’était sûr. Mais quoi ? Son origine ? Ce qu’il était ? Ou ce qu’il avait fait et que son nom permettrait à Elowe de l’identifier ?
Plus que soupçonneuse, elle rejeta ses cheveux brun en arrière en empoignant son épée d’un main sûre mais toujours sans la sortir.

lui demanda t-il.

, répondit-elle sans détour.

Elle balaya le paysage autour d’eux du regard avant de talonner doucement Cadoc qui se mis au pas.

* couleurs des yeux où le bleu domine (ici bleu-vert)

Aragorn caressait le pommeau de la Flamme de l'Ouest, toujours cachée par sa longue cape sombre. De son autre main, il flattait l'encolure d'Arod, qui commencait à s'impatienter, secouant sa tête de la droite vers la gauche. Ce fut pourquoi le rôdeur decida de ne pas rester plantés comme ça dans la plaine, comme deux idiots.
Il dessera la pression excercée sur les rennes et lança dans un murmure presque inaudible à son étalon :

- Pada, Arod. -

Aussitôt, le cheval se mit au pas, et il parut en être heureux. Il avait le sang chaud et ne supportait pas rester trop longtemps à l'arrêt.
Aragorn fit en même temps un signe de la tête à la jeune femme, lui indiquant qu'elle pouvait le suivre. Cependant, sa main restait toujours sur Andùril.

Le rôdeur posa ses yeux profonds sur la jeune femme et lui répondit d'une voix toujours aussi courtoise :

- Enchanté Elowe. -

Aragorn se demanda si c'était son vrai nom, ou si, comme lui, elle voulait voiler son identité. Cependant, il semblait en être un réel, même un typiquement Rohirrim ou Gondorien.
Le Dùnedain demanda donc, sans cacher sa curiosité :

- Vous êtes originaire du Rohan ? -

Aragorn passa sa main droite, gantée par une mitaine de cuir, sur son visage, dégageant une de ses mèches noires qui lui entravait la vue. Lâchant par la même occasion les rennes d'Arod, mais celui-ci ne tenta rien. Bien qu'il soit sauvage envers les étrangers, il était un réel ami de son cavalier, et les deux entretenaient une vrai relation de confiance.

La jeune femme lui lança un regard suspicieux avant de relever la tête.

lui dit-elle, abandonnant son ton courtois et le tutoyant – ce qui était mal vu de la part d’une femme à un homme.

Elle stoppa Cadoc qui courba l’encolure en mâchant son mord.

Elle lui lança un regard brûlant, prête à se défendre s’il l’attaquer pour son ton autoritaire en essayant de la remettre à sa place. Elle le lui fit comprendre en lui montrant bien qu’elle avait empoigné son épée.

Aragorn fut surpris par le ton soudain employé par la jeune femme. Mais ce qui le surprit le plus ne fut pas le fait qu'elle soit une femme parlant outrageusement à un homme, mais sa réaction.
Cependant, il put la comprendre. Enfin un peu. Depuis les Guerre de l'Anneau, les gens ne se montraient que plus suspicieux, et c'était tout à son honneur de se défendre et de se montrer méfiante.
Mais, toute méfiance à une limite... Et le rôdeur aurait pu s'agaçer. Heureusement, il était de nature calme et patiente. Peut-être son éducation pour les elfes y était-elle pour quelque chose ?

Grands-Pas tira légèrement sur les rennes, stoppant l'étalon, qui ne rechigna pas sentant le désappointement de son cavalier. Il regarda de nouveau fixement Elowe. Elle avait reconnu le langage elfique. Etait-ce cela qui l'avait rendu suspicieuse ?
Puis elle lui montra soudain clairement qu'elle avait empoigné son épée. Aragorn, lui, n'esquissa pas un seul geste. Il tenait toujours le pommeau d'Andùril, mais ne la tira pas de son fourreau. Il n'aurait fait qu'affirmer les doutes de la jeune femme.

Malgré son sang-froid, Aragorn lui répondit en utilisant lui aussi le tutoiement :

- Et tu as tord. Grands-Pas est un nom que l'on m'a donné, et je suis bien un rôdeur, l'un des derniers Dùnedains du Nord. -

Aragorn écarta sa main droite, ouvrant la renne et faisant esquisser une demi-volte à Arod, afin de se trouver face à Elowe.
Il se décida de lui donner une explication sur le fait qu'il parle l'elfique, chose plutôt rare chez les Hommes désormais.

- J'ai simplement été élevé à Fondcombe, durant un certain temps... -

Aragorn lâcha enfin son épée, et le fit en soulevant le pan de son manteau qui recouvrait sa main et Andùril, lui montrant ainsi qu'il n'avait aucune intention hostile.

- Tu n'as rien à craindre de moi. -

La jeune femme resta sur ses gardes un instant. Cet homme disait avoir été chez les elfes, mais comment savoir s’il ne mentait pas ? Et comme savoir s’il mentait… Elle aurait pensée que ce Grand-Pas lui aurait sauté dessus pour lui avoir parlé ainsi, mais il était resté très calme. Chose peut courant chez les hommes, surtout les rodeurs. D’ailleurs, il disait que « Grand-Pas » était son vrai nom. Ou du moins, à t-il dit « Un nom que l’on m’a donné ». Donc pas réellement le sien. Elle nota qu’il connaissait Fondcombe, il avait donc vraiment été avec les elfes. Mais en ami ou ennemi ? Le fait qu’il retire sa main de son épée détendu un peu Elowe, comprenant qu’il n’avait pas l’intension de l’attaquer. Elle lâcha à son tour le pommeau de son épée et flatta l’encolure de Cadoc d’un air pensif.
Finalement, elle choisi une technique des elfes que son maître lui avait enseigné. Elle plongea son regard dans les yeux du rôdeur pendant un instant, sans siller, avant de décréter au bout d’un moment :

Elle vira sur le côté et pressa les talons, mettant Cadoc au pas. On pouvait penser qu’elle avait juste voulut le regarder dans les yeux pour y voir la vérité, mais cette technique vieille de plusieurs millier d’année cacher d’autre secret qu’Elowe avait juré de ne dire.
Lançant un regard interrogateur à l'épée de Grand-Pas, elle leva ensuite les yeux pour le regarder de nouveau.

demanda t-elle.

Elle fronça les sourcils, inquisitrice.

Aragorn laissa le temps nécassaire à la jeune femme pour qu'elle se détende et cesse de la menacer, sans dire un seul mot, sans briser le silence.
Il ne fit aucun geste brusque afin qu'elle ne se remette pas dans une position d'attaque.
Il était plutôt pacifiste, inutile de faire couler le sang de ses congénères à cause d'un quiproquo idiot.

Lorsqu'elle plonea son regard dans le sien, il le soutint sans ciller, sans montrer le moindre signe de ce qu'il ressentait ou de ses intentions. Et ce fut en même temps qu'elle qu'il fit avancer Arod, pressant légèrement ses flancs.
L'étalon sembla lui aussi se détendre, en sentant que la situation se stabilisait.
Aragorn le fit marcher à côté de celui de la jeune femme. Bien que ses questions pouvaient paraître accusatrices, voir agressives, Grands-Pas décida d'y répondre honnêtement, mais sans donner trop de détails.

Il releva la tête et regarda avec insistance Elowe avant d elui dire d'un ton catégorique :

- Je ne suis pas un voleur. -

Aragorn caressa l'encolure de son cheval bai brun avant de commencer les véritables explications.

- C'est un héritage familial. Et je te l'ai dit : j'ai été élevé chez les elfes. -

Bien que les explications soient vagues, elles étaient vrais. Les deux se complétaient.
Andùril lui revenait de droit, et c'était les Elfes qui l'avaient gardé en sécurité en attendant son retour. Ou plutôt, le retour du Roi.
Ce que Aragorn ne montra pas, c'était qu'il était surpris des quelques connaissances de la jeune femme sur les Elfes. Rares étaient les Humains à les connaitre, de nos jours... La Vieille Alliance n'était pas encore recréer, bien que certains Elfes soient venus les aider au Gouffre de Helm.

Elowe, au contraire de se sentir rassurée, se sentit encore plus méfiante. Un héritage de famille ? Était-il un ancien elfe ? Elle lui lança un regard. Non, ses oreilles n’étaient pas pointues. Il appartenait donc à une noble famille, sinon les elfes n’auraient pas prit la peine de lui garder une épée. Ils étaient un peuple trop fier pour le faire pour n’importe qui. De plus, s’il n’était pas un elfe et qu’elle était vraiment à lui, une si belle arme n’était pas à un simple rôdeur. Peut-être qu’il en était un, mais pas simplement ça. Une couverture ? Oui, surement… Ce Grand-Pas lui cachait beaucoup de choses. Avait-il des actes à se reprocher ? Une parenté à cacher ou taire ? Ou tout simplement voulait-il se cacher lui ?
Cadoc la tira de ses pensées en renâclant et frappant le sol de son sabot. Étonner, Elowe exerça une légère pression sur les rênes en serrant les talons, le faisant reculer, mais il secoua nerveusement la tête. La jeune femme changea de tactique et le poussa en avant avec son assiette*. Apeurer, Cadoc hennit et se cabra, battant l’air de ses sabots. Déséquilibré, Elowe se dressa sur ses étriller pour ne pas tomber en arrière et mis son poids sur l’encolure de son cheval, tentant à ce qu’il ne perde pas l’équilibre et retombe en arrière, l’écrasant.
Elowe ne comprenait pas sa réaction avant d’apercevoir entre ses crins une troupe d’une dizaine d’orcs leur foncé dessus. Tirant sur ses rênes, elle tenta un demi-tour et Cadoc vira après être retombé sur ses pattes, prit au dépourvut par l’action du mord dans sa bouche.

*terme en équitation désignant les mouvements du bassin pour aider le cheval à se porter en avant.

Aragorn allait poser à son tour une question mais sa prise de parole fut empêcher par un arrêt brutal de son cheval. Arod avait vu les Orques arrivés, et comprenant que son cavalier ne les avait pas encore remarqué, il secoua violemment l'encolure et se mit à piaffer.

Grands-Pas releva la tête à ce moment-là et aperçut la dizaine d'Orques foncer droit sur eux.
Quel imbécile ! Il avait laissé son curiosité dominer son attention sur ce qui les entourait ! Il était temps de se reprendre.

Il n'eut pas le temps de donner un ordre en elfique, lui et Arod avaient combattu ensemble lors de nombreuses batailles, il savait que son cavalier allait l'envoyer charger sur les ennemis. Un simple mouvement des rennes suffit donc à lui donner l'ordre de départ.
L'étalon se cabran puis s'élança en direction des Orques. Aragorn tint les rennes d'une main, et de l'autre, il tira Andùril de son fourreau dans un chuintement aigu, qui brilla d'une forte luminosité face aux lueurs du soleil.

Plus que quelques foulées... Et le choc survint. Arod emporta les premiers Orques sur son passage, qui s'écroulèrent groggy. Aragorn fit tournoyer son épée, découpant les têtes qui osaient être à proximité.
Sans baisser sa garde, vif et rapide, il faucha les ennemis sur son passage, sans se laisser avoir par la force brutale des Orques. Il tua rapidement ceux qui étaient autour de lui.
Mais quatre autres, dont deux qui avaient été piétiné par Arod, s'étaient relevés et couraient en direction de Elowe. Ils n'étaient plus qu'à quelques mètres d'elle.

Aragorn serra les flancs d'Arod et lui lança un "Yah" sonor. Le cheval s'élança comme une flèche en direction des quatre survivants. Mais, le temps qu'ils arrivent, il serait certainement trop tard. C'était à la jeune femme de se défendre désormais !

Aillant réussi à remettre Cadoc sur ses quatre pattes, Elowe allait s’élancer vers les adversaires. Balayant rapidement la scène du regard, elle comprit que Grand-Pas en avait tué plus de la moitié, et quatre autres courraient vers elle. Elle n’avait pas vu que l’homme galoper à toute allure pour les rattraper, mais qu’importe. Elle avait l’habitude de se battre.
Tirant son épée de son fourreau, elle talonna Cadoc qui partir à la vitesse d’un cheval de course. L’épée passer derrière elle et la lame reposant sur son épaule, la pointe vers l’ennemi, elle poussa un cri rageur et balaya l’air tout autour d’elle de son épée, tranchant la tête du plus proche. Sautant rapidement de son cheval, elle fit un moulinet avec son poignet et le fer glissa entre les côtes d’un autre orc. Elle fit un pas en arrière, tourna sur elle-même et ouvrit la gorge du troisième avant de fendre le crâne du dernier.
Elowe se redressa, le sang d’orc maculant ses habits et son épée. Elle l’essuya un peu dans l’herbe avant de lever les yeux vers Grand-Pas qui venait de s’arrêter en face d’elle.

, dit-elle avec un léger sourire en rangeant son arme.

Lui tournant le dos, elle s’approcha de Cadoc et regrimpa en selle souplement. Elle vira sur la droite et observa les corps des adversaires.

Aragorn ne put retenir un sourire de soulagement en aperçevant la jeune femme se battre aussi aisément. Il avait eu tord de s'inquiéter, et aurait dû se fier à sa première impression : elle savait se battre.

Il arrêta Arod face à Elowe. Il essuya son épée sur un pan de sa tunique, sale mais tellement plus rapide, comme à son habitude, puis la rangea dans son précieux fourreau.
Il ne put qu'esquisser un sourire en entendant la réplique de la jeune femme. Il allait répondre, mais il ne fit en fin de compte qu'un mouvement de la tête, l'air de dire :"y'a pas de quoi". Cependant, il redevint bien vite sérieux.
Pertinente remarque de la part d'Elowe. Il fronça les sourcils et tapota nerveusement l'épaule d'Arod.

- Je suis déjà tombé sur un bataillon d'Orques, il y a une semaine de cela. Je me demande ce que le Mordor est encore en train de préparer... -

Aragorn se souvenait très bien de cette rencontre. Il était avec son ami, Eomer. Et bien que le bataillon se composait de vingt Orques, ils avaient réussi à tous les massacrer, bien qu'ils gagnent une blessure au bras pour Eomer, et une blessure à la jambe pour Aragorn !
La prudence était plus que jamais de mise ces temps-ci. Depuis la Guerre de l'Anneau en réalité.
Mais depuis la victoire, les gens avaient tendance à être un peu trop passif et à ne plus surveiller ses arrières. Grave erreur.

Aragorn dégagea son visage de sa main, et regarda Elowe.

- Tu as bien combattu, bravo. -

Il lui fit un sourire pour accompagner ses paroles.

(Rep très vite dois aller dodoooo xD)

Elowe l’observa un moment puis haucha la tête. Les temps n’étaient pas aussi sûrs qu’ils le laissent penser…
La jeune femme allait pour une fois plaisanter sur le regard qu’il lui lançait, comme s’il n’avait jamais vu de femme combattre. Elle ouvrit la bouche.

Et la referma. Elle ne su pas pourquoi, mais elle n’apprécia pas du tout cette phrase.

Elle lui lança un regard venimeux. Son maître mort, elle n’accepter d’aucune manière une remarque pouvant laisser croire que quelqu’un d’autre l’été. Elle aurait volontiers continué à être apprentis, mais seul Cadoc, son maître, l’avait été. Il en serait de même jusqu’à la mort de la jeune femme.
Quelques secondes passèrent avant que Elowe ne prennent vraiment conscience de ses paroles. Elle fait une moue contrite.

, dit-elle en détournant le regard.

Elowe avait toujours détesté s’excuser. Car s’était avouée que l’on avait fais une erreur. Elle hésita puis décida qu’une explication ne serait pas de trop.

Aragorn haussa les sourcils de surprise. Il ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun son n'en sortit. Il n'y avait pas de quoi se mettre dans un état pareil ! A aucun moment il n'avait voulu se montrer sexiste ou macho !
Cependant, en écoutant les paroles d'Elowe, il sentit dans sa voix une grande tristesse. De plus elle avouait s'être emporté... Elle souffrait, tout simplement, et Aragorn n'allait pas la blâmer pour cela.

Il attendit quelques secondes avant de prendre la parole. Ce fut d'une voix calme, douce.

- Je ne voulais pas t'offenser. Sache qu'à aucun moment je t'ai considéré comme plus faible parce que tu es une femme. J'ai dépasé depuis longtemps ce stade là. Et je ne te considère pas non plus comme une novice. -

Grands-Pas baissa quelques instants le regard, afin de le poser sur Arod, qui secouait sa tête de droite à gauche. Aragorn caressa son épaisse crinière noire, puis continua sa phrase en observant de nouveau Elowe dans les yeux.

- C'était simplement le genre d'éloge que l'on fait à son camarade, à son... Frère d'armes. -

Aragorn posa son regard bleu sur l'horizon de collines et de plaines. Il reprit d'une voix moins forte, le ton changeant :

- Désolé pour ton Maître... Ce ne doit pas être facile pour toi. -

Grands-Pas pouvait comprendre la jeune femme. Il n'avait pas eu de Maître à proprement parler, mais Elrond avait rempli ce rôle-là, lorsqu'il l'avait recceuilli à cinq ans. Il lui avait appris à se battre, à avoir de l'honneur, et à préparer sa destinée.
Bien sûr, l'Elfe n'était pas mort, mais Aragorn avait connu assez de morts pour savoir que la perte d'un perte cher c'était la blessure la plus longue à cicatriser.

Elowe et Grand-Pas restèrent plusieurs secondes dans un silence complet. La jeune femme avait le regard perdu à l’horizon, pensant au passé. Cadoc la tira de sa rêverie et tirant sur ses mords, demandant du mou.

, dit alors Grand-Pas.

Elowe tourna son regard pers vers lui pendant un instant, sans rien dire.

Là, la jeune femme haussa un sourcil. Un frère d’arme ? Ils se connaissaient à peine !

, dit-il enfin, une note grave dans la voix.

Elowe leva la tête vers le ciel azur. La matinée était à peine entamée. Elle joua un moment avec ses rênes, les faisant glisser entre ses doigts fins après avoir rebaisser les yeux.

, dit-elle d’un ton qu’elle voulait neutre mais qui trahissait une note douce-amère.

Relevant les yeux vers lui, elle esquissa un léger sourire.

Aragorn l'observa attentivement, décryptant ses réactions. Et il fut heureux de constater que l'affaire fut bien vite réglée.
D'un certain côté, cette jeune femme lui faisait penser à Drathir. Elles avaient toutes deux ce caractère fougueux, ce sang chaud. Mais, ça ne le dérangeait pas, beaucoup de Rohirrims et de Gondoriennes étaient ainsi.

Lors de la proposition d'aller à la taverne, Aragorn esquissa un sourire et accepta avec plaisir.

- Je te suis. -

Grands-Pas fit claquer sa langue et Arod se mit au pas, se rapprochant du cheval d'Elowe jusqu'à ne plus être qu'à un mètre de celui-ci.

Ce verre allait leur permettre de faire mieux connaissance, et peut-être de partir sur de meilleurs bases.
Il vallait mieux avoir beaucoupo d'amis que beaucoup d'ennemis. Et cette jeune femme avait quelque chose d'intriguant. Elle savait certaines choses oublié des Humains.
Aurait-elle cotoyé un Elfe ? Ou était-elle l'une de ces ferventes défenseurs des anciennes traditions ?
Peu importe, Aragorn avait senti qu'il y avait quelque chose de bon en elle, et c'était suffisant pour faire connaissance.